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au gré de mes humeurs...

Textes et images : De l'Aube à la Loire-Atlantique...

La Seine et son pont

 

 

 

Saint-Parres-aux-Tertres est « une ville d’eau ». Rivières et ponts façonnent son histoire et détermine sa forme. La Seine , la Vieille Seine , la Barse traversent la commune. Autrefois, ces rivières ne respectaient pas toujours leur lit et les inondations faisaient partie du quotidien des patrocliens. L’historien et prêtre de la paroisse Pierre Mazué rappelle que les inondations rythmèrent l’histoire du pays. Ainsi les dates de 1564, 1596, 1697, 1740, 1833, 1840 et évidemment pendant la célèbre crue de 1910, sont citées dans son ouvrage. D’autres plus récentes seraient à citer, mais il convient surtout de retenir que les travaux d’endiguement et surtout la construction du réservoir de Seine, mis fin à ces inondations régulières.  Mais la présence des ces fleuves et au premier chef la Seine , n’a pas que des désavantages. D’une part, il y a une réserve d’eau quasi permanente. De plus, jusqu’au XIXème siècle, les fleuves étaient des chemins permanents et fréquemment utilisés. Pierre Mazué rappelle : « En 1388, des écluses existaient à Sancey (St Julien) : les bateaux pour tourner la ville suivaient la Seine par le bras qui descend au déversoir de Saint-Julien chez nous puis passaient à Foicy et au Pont-Hubert. ». Cela permettait au passeur de Saint-Parres de recueillir des droits de passage fort intéressant, heureux était le propriétaire d’un terrain à proximité d’un gué. Ainsi, le gué de Foicy fut déterminant.

Il faut rappeler que la Seine était l’axe fondamentale du département. Au Moyen âge, alors que le coche d’eau se situait à Nogent. La Seine était navigable jusqu’à Châtillon sur Seine grâce aux travaux effectués à Chappes[1]. On considérait qu’il était possible de naviguer sans rupture de charge du Havre à Troyes. En 1703, on mettait 5 jours pour effectuer le trajet Troyes-Paris par le coche d’eau[2]. Cependant, d’une manière générale, on considérait que la Seine « ne portait bateau que jusqu’à Nogent ».

Troyes se trouve dans une situation quelque peu différentes. On sait que Charles VII attribue, par lettres patentes, des privilèges appréciables aux Troyens. Ceux-ci peuvent conduire et remonter leurs marchandises de la mer à la cité sans payer aucun droit. En échange, les troyens construiront des fortifications autour de la ville. Troyes devient un port franc dont l’espace est éclaté sur plusieurs lieux, comme le faubourg Croncels et le quartier Saint-Jacques.

C’est pour cela que les ponts de la Seine ont une importance capitale. Ils permettent de naviguer sans interrompre le trafic routier. A chaque destruction, on les reconstruit. Puis malheureusement, en fonction des besoins, on les détruit. Le pont de Saint-Parres, par exemple fut reconstruit par l’ingénieur des Ponts et Chaussées Legendre (sous le règne de Louis XV). La reconstruction dura 150 ans.  Pourtant Napoléon, lui-même, de sa main donne ordre au Maréchal Victor, Duc de Bellune de « préparer tout ce qui est nécessaire pour couper ou brûler le Pont Hubert ainsi que le Pont de Saint Parres » Il ordonne également de détruire tous les ponts de la Seine. L ’avance des alliés de 1814 empêcha cette destruction. Puis le pont fut entretenu, réparé et se mit à appartenir au paysage patroclien. Le Pont de Saint Parres (dit parfois pont St Jacques) fut aussi le lieu d’un acte d’héroïsme et d’abnégation. Une stèle rappelle aux passants qu’en ce lieu le 14 juin 1940, lorsque les Allemands ont l’intention de quitter la ville, une poignée d’hommes sous le commandement du Sous lieutenant Taittinger (20 ans) se battirent jusqu’à la mort. Le lieutenant Taittinger sera criblé d’une vingtaine de balles.

 En 1944, les Allemands tentèrent de  faire sauter le pont avec une charge placée sous la pile nord. A la  Libération , les Ponts et Chaussées firent  appel à l’entreprise Christiani et Nielsen de Paris. Les Ingénieurs M. Camilleri, ingénieur des Arts et Manufactures, M. Moreau, ingénieur des Ponts et Chaussées, noyèrent les anciennes piles dans le béton et réutilisèrent  des pierres anciennes. Le pont s’en est trouvé élargi mais conservé dans sa structure ancienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



[1] « navigation de la rivière de Seine, dans L’annuaire de l’Aube, 1849.

[2] La Vie En Champagne, n°41, décembre 1956.

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